C’était en tant que Président qu’Emmanuel Macron s’est prêté au jeu des questions-réponses face aux journalistes Audrey Crespo-Mara et Darius Rochebin dans l’émission « Où va la France » diffusée sur TF1 le 15 décembre 2021 en prime-time. Ce qui n’a pas empêché les voix de l’opposition de crier au scandale pour considérer cet entretien comme une entrée en campagne pour en tenir compte dans les décomptes des temps de parole.
Selon les éditions et les chaînes de télévision, c’est un exercice réussi pour les uns et un non-événement pour les autres. Il faut dire que l’on remarque de plus en plus, dans de nombreuses stratégies éditoriales, une volonté de créer la polémique et de jeter de l’huile sur le feu, soit par jalousie journalistique ou pour enflammer l’audience. TF1 n’a pas d’autre choix que de défendre son émission, ce qui agace non seulement les partis d’opposition, mais aussi l’ennemi juré de la chaîne, bien qu’il « aime beaucoup » le président, Cyril Hanouna et ses chroniqueurs dans l’émission TPMP de Canal. Quant à BFM TV, et bien c’était encore une bonne occasion de faire du BFM TV.
Que faut-il retenir de cet entretien ? Le bilan touche à la quasi-totalité des domaines où le président revient sur ce qu’il avait promis, lors de son élection, et les actions justifiant la tenue de ses promesses. Parmi les passages les plus intéressants car, justement, ils se distinguent des discours extrémistes occupant les médias en boucle depuis plusieurs semaines, on peut noter les suivants.
Face aux objections sur le style de gouvernance
Le Président a dit « Parfois, j’ai été dur, j’ai été impétueux. J’ai toujours eu cette énergie pour les Françaises et les Français pour essayer de faire avancer les choses. J’ai appris à aimer mieux, à avoir plus d’indulgence, de bienveillance. Et voilà, on a traversé cette période ensemble (...) Quand j’ai été élu, j’aimais la France et aujourd’hui, je peux vous dire je l’aime encore plus follement ».
J'aime la France. J’ai appris à aimer mieux, à avoir plus d’indulgence, de bienveillance.
Au sujet de l’immigration
Sur le thème de l’immigration, abordé fréquemment par l’extrême droite depuis le début de la précampagne pour l’élection présidentielle, il dit « J’entends des absurdités consistant à dire “immigration zéro”. Il n’y a jamais eu d’immigration zéro », estime-t-il après avoir rappelé l’apport de l’immigration à la croissance économique française « depuis la fin du XIXe siècle ». Quant à l’islam radical, affirmant qu’il peut « conduire » au terrorisme et qu’il faut le combattre, il souligne également, avec force, qu’il ne faut surtout pas tomber dans les amalgames. Il souligne le respect qui se doit aux Françaises et Français de confession musulmane. « Nos compatriotes qui sont des citoyens tranquilles, qui respectent les lois de la République et qui croient dans une religion, il faut les respecter. Il faut qu’ils puissent vivre dignement et calmement dans la société (…). C’est ça la laïcité. ».
Il ne faut surtout pas tomber dans les amalgames. Il faut respecter les Françaises et Français de confession musulmane qui respectent les lois de la République.
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